08/11/2010

LA GUERRE ET LA PAIX

Le prince André à été blessé à la bataille d’Austerlitz, il a reçu un coup sur la tête et il tombe .
"Qu’est-ce ? je tombe ! Mes jambes flageolent! se dit-il. Et il s’écroula sur le dos. Il rouvrit les yeux espérant voir l’issue de la lutte engagée entre les français et les artilleurs, avide de savoir si oui ou non l’artilleur Gouppe était tué et la batterie conquise mais il ne vit plus rien, il n’y avait plus au dessus de lui que le ciel, un ciel voilé mais très haut, immensément haut ou flirtait doucement les nuages gris. Quel calme! Quelle paix ! Quelle majesté ! Songeait-il. Quelle différence entre notre course folle parmi les crises et la bataille, quelle différence entre la rage stupide des deux hommes qui se disputaient le refouloir, et la marche lente de ses nuages, dans ce ciel profond, infini. Comment ne l’ai-je pas remarqué jusqu’alors ? et que je suis heureux de l’avoir découvert enfin ! Oui tout est vanité, tout est mensonge en dehors de ce ciel sans limite. Il n’y a rien, absolument rien d’autre que cela, peut être même est-ce un leurre, peut-être n’y a-t-il rien à part le silence le repos, et dieu en soit loué."

Text. Tolstoï, la guerre et la paix, page 397
Pict. FM, Williamsburg parc NY

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