19/09/2010

MARTIN, CAFE DIVINE, SAN FRANCISCO, 17:06


Sigmunt. Ben mon vieux Martin nous voilà arrivés à San Fransico, après quelques jours à Brooklyn, te voilà sur la côte californienne, en terrasse d’un café français, en train de boire un verre de vin et fumant une clope, on se refait pas, hein!

Martin. Eheh

S. Comme tu sais je tiens un blog qui porte haut les couleurs de l’internationale trouduc, dont je suis désormais la figure représentative. Il m'est venu une idée il y a quelque temps, celle d'interroger mes amis, mes proches, les gens qui semblent avoir quelque chose à dire ou à penser sur un film, un livre et éventuellement un album, et de les laisser commenter ce choix, dans un lieu qu'ils ont préalablement choisi. Voilà: tu as l'honneur d'être le premier.

M. Hum, hum merci...c'est beaucoup de considération.
En arrivant chez toi il y a quelques jours, l'atmosphère du quartier (dans le Brooklyn encore entièrement noir où des vieux jouent aux dames dans la rue berçant leurs paresseuses journées par du doux reggae) cela m'a rappelé ce film, Smoke de Wayne Wang. C'est la suite d'un documentaire fiction écrit et réalisé par Paul Auster, Brooklyn Boogie. Il reprend le personnage principal et l'incorpore dans une série de plusieurs histoires d'individus qui se croisent sans cesse à Brooklyn. Dans ce chassé-croisé pathétique, le veuf, le tabagiste, le fils qui recherche son père, c'est le quartier l'élément principal du film. Ce n’est pas la version sauve villageoise du quartier. Ca parle de l'épuisement du lieu, du tabagiste qui tous les matins prend en photo le croisement devant sa boutique, de ces personnages qui cherchent quelque chose ailleurs, mais qui se croisent dans cet extérieur puissant. Cela parle simplement de la solitude dans la métropole et comment le monde de Brooklyn leur permet de survivre. En marchant dans la rue pour la première fois là-bas, j'ai pensé à Smoke.

Pour le livre, je crois que je vais revenir plutôt à mon côté sentimentaliste, faire un petit clin d’oeil au trouducisme bien européen avec Lady Chatterlay's Lover de D.H Lawrence. Je crois que l'aristocratie anglaise est aujourd’hui intéressante car elle était extrêmement puissante dans sa manière d'enfermer les gens dans leur propre classe. Quand je pense à Lady Chatterlay, et comment par un amour incontrôlé entièrement érotique elle sort de sa condition d'aristocrate, j'arrive à imaginer quand je vois deux personnes dans la rue se regarder, bien que complètement anonyme et inconnus l'un de l'autre, qu’ils peuvent encore malgré eux trouver la possibilité d'avoir une relation réelle.


Smoke, Wayne Wang, 1995
Lady Chatterlay's Lover , D.H Lawrence, 1928
Pict. FM


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